Théorème : tout corps plongé dans l’eau chaude éprouve une intense satisfaction. Les Romains en étaient déjà convaincus, dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’Argovie.

« Or donc, pour ceux qui n’ont point de baignoire chez eux, il fallait recourir aux établissements de bains lorsqu’on éprouvait le besoin ou le désir de se plonger dans l’eau“.
Paul de Kock

Baden est réputée depuis 2.000 ans pour son eau thermale, la plus riche en minéraux de Suisse. Au cours des siècles, les bains y ont été un lieu de rencontre populaire. Les bassins médiévaux dispensaient une eau de source fraîche et pure, dont le jaillissement continu et les bulles donnaient une sensation de jacuzzi. Ces baignades étaient proposées dans des auberges où se pressaient aristocrates et artistes. Les indigents, eux, se retrouvaient aux bains dits de Sainte-Vérène. Conrad Gessner, savant et érudit zurichois, parle d’«enfer» à propos de la cave où l’on s’immergeait. À noter que la source de cette cavité, elle, était qualifiée de “paradis”, pour ses eaux censées stimuler la fertilité.

Réputation
Au Moyen Âge et à la Renaissance, les frontières entre les classes sociales et les sexes restaient floues. Cette promiscuité pouvait favoriser des comportements considérés comme immoraux. Néanmoins, la réputation sulfureuse des bains a sans doute contribué à leur succès. Le boom démarre vraiment au milieu du XIXe siècle, avec la construction de nombreux hôtels accueillant Goethe, Nietzsche, puis Dürrenmatt et autres curistes qui s’en allaient arpenter les rives de la Limmat.

Le tourisme balnéaire est à son apogée peu avant les deux guerres mondiales. Puis, de nombreux palaces disparaissent après des années de déclin.

Renaissance
Un nouvel élan se confirme à l’aube du XXIe siècle, parachevé par le projet Fortyseven (47 degrés, température de l’eau à la source) que l’on confie à Mario Botta. Inauguration – fin 2021 – de cette nouvelle génération de spas, marquée par les matériaux – notamment la brique – et les formes géométriques épurées prisées par l’architecte tessinois.
Son complexe totalise 4500 m2 de surface avec 8 bassins intérieurs et extérieurs de différentes températures, et différents saunas.

Atouts
À un quart d’heure de Zurich par le train, Baden entretient aussi une vie culturelle intéressante. La vieille ville piétonne est un joli prétexte à la balade, avec ses édifices cossus, son casino, son pont couvert, ses théâtres et musées, dont la Fondation Langmatt et ses collections d’art prestigieuses.

Balcons sur la Limatt, bassins publics gratuits et vieille ville

Séjourner au Blue City Hôtel.

Se renseigner : Tourisme de Baden

Photos : pichonvoyageur.ch