L’engouement des Romands pour la Costa Blanca est tel qu’easyJet renforce ses liaisons vers cette destination, où elle vient d’établir une nouvelle base saisonnière.

« L’Espagne est un chemin privilégié pour les grands flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe. Hannibal et les Carthaginois l’ont emprunté pour aller rendre une visite aux romains. »
Didier Hallépée

La baignade en plein centre-ville ? C’est le grand atout d’Alicante. Et contrairement à sa voisine Benidorm, la longue bande de sable a mieux à offrir qu’une toile de fond tristement bétonnée.

Attraction
Phéniciens, Romains, Arabes et Chrétiens ont imprégné cette côte offerte au soleil et au vent. De ce passé tumultueux subsistent des remparts, des canalisations, d’anciennes églises et mosquées. “Après les wisigothes, les invasions touristiques”, commente un natif de ces latitudes “…où l’on vit neuf mois d’été et deux d’enfer”…allusion aux touffeurs de juillet-août, nullement dissuasives pour les gens du Nord.

Ambiance
Pour s’imprégner d’emblée de la douceur de vivre locale, on flâne sur la superbe promenade du bord de mer. Composés de 6,6 millions de tesselles de marbre, les motifs ondulés de son pavage évoquent la houle, sous une quadruple rangée de palmiers narguant ceux de Miami. A deux pas du kiosque à musique et des cafés glaciers, des navettes rapides invitent à gagner les eaux protégées de l’îlot de Tabarca. On peut aussi emprunter l’autobus menant aux voisines terres verdoyantes d’Elche, que les Maures, jadis, ont su transformer en oasis. Mais pourquoi vouloir si vite prendre le large, alors que la ville a tant à offrir ?

Saveurs
Le matin, tout le monde converge vers le marché couvert sis dans une belle halle en brique édifiée en 1911 ; deux étages dédiés aux meilleurs produits ibériques : pata negra, poissons, crustacés, fromages AOC et autre nougat local (turron).

Si elle n’affiche pas les richesses architecturales de Valence ou de Malaga, la calle Labradores – la plus ancienne d’Alicante – aligne tout de même quelques palais du XVIIIe siècle. On la descend pour rejoindre les ruelles pavées du centre historique et l’imposante cathédrale San Nicolas, construite en 1600 sur les bases d’une ancienne mosquée, aujourd’hui coiffée d’un dôme de 45 mètres de hauteur.

L’heure de l’arroz
Les estomacs se réveillent en début d’après-midi. Les rues, si calmes dans la matinée, s’animent soudain, et les terrasses font le plein. Paella en tête, difficile de résister aux multiples – une quarantaine, dit-on – préparations à base de riz, généralement croquant, quasi caramélisé. On mange correctement pour moins de 20 euros avant d’aller couronner le repas à la Casa Carbonel, glacier centenaire proclamé « meilleur de la ville ».

El tardeo
C’est déjà l’heure de la promenade de fin d’après-midi. A moins d’avoir assez d’énergie pour une escalade pédestre, on vise l’ascenseur creusé dans la montagne pour grimper au nid d’aigle de Santa Barbara et y photographier le coucher de soleil. Si l’enceinte du château ferme de bonne heure, la base de ses murailles, à 166 mètres d’altitude – offrira tout de même un panorama gratifiant sur la ville et la Grande Bleue.

By night
Peu avant minuit, ne soyez pas surpris de croiser un bébé dans son landau : les quartiers les plus tendance d’Alicante n’attirent pas que les fêtards ! Les familles viennent s’y ébrouer jusqu’à pas d’heure dans une humeur bon enfant, en rêvant sans doute à la prochaine manifestation – religieuse, traditionnelle ou sportive – dans un pays qui sait si bien zapper de la siesta à la fiesta.

Photos : pichonvoyageur.ch