Située à la croisée de trois pays, la métropole rhénane invite à la visite piétonne de son noyau médiéval, de part et d’autre de l’emblématique Hôtel de Ville.

“Les villes portent les stigmates des passages du temps, occasionnellement les promesses d’époques futures.”
Marguerite Yourcenar

Les bâtisses du XVe siècle à la restauration léchée tutoient fontaines, guinguettes et boutiques raffinées. Le long des ruelles pentues, les façades contemporaines conçues par d’illustres architectes internationaux font la nique aux demeures bourgeoises de style baroque ou néo-classique, sans les heurter.

Structures

Si l’on arrive à Bâle en train, on ne prend pas immédiatement conscience de sa modernité architecturale. Si l’on emprunte en revanche l’autoroute, on saisit mieux les enjeux urbanistiques qui se dessinent dans la troisième ville de Suisse (173 000 habitants).
Le groupe de tours édifiées par Herzog & de Meuron s’élève à la manière d’un triangle rectangle, incluant les deux plus hauts bâtiments du pays (178 et 205 mètres). Un troisième building, déjà planifié, devrait monter la barre à 221 mètres.

Découverte

Le visiteur intéressé par cette thématique est invité à suivre l’un des trois itinéraires architecturaux menant – entre autres – au poste d’aiguillage en cuivre de Herzog & de Meuron, au building blanc de Richard Meier, au campus Novartis avec les constructions caractéristiques de Frank Gehry. Une brochure est disponible à l’office de tourisme, qui renseigne sur ces parcours thématiques de 2 à 3 heures (on peut aussi emprunter les transports publics.)

Culture

En Suisse, Bâle est aujourd’hui considérée comme la cité culturelle par excellence, avec notamment Art Basel, star des foires d’art contemporain. S’y ajoute une quarantaine de musées, dont le Kunstmuseum, qui passe pour détenir l’une des plus belles collections américaines d’Europe. L’institution a récemment revu son accrochage permanent pour exposer de nouvelles acquisitions, très « féminines ». Le bâtiment subira de profondes transformations pour 2025. C’est donc le moment de s’y rendre avant le grand chambardement.
La Fondation Beyeler propose jusqu’au 25 janvier prochain une invitation au voyage avec la première rétrospective Henri Matisse en Suisse et dans les pays germanophones depuis près de 20 ans. Rassemblant plus de 70 œuvres majeures, l’exposition se concentre sur la diversité du travail novateur de l’artiste, notamment inspiré par ses pérégrinations.
Au Musée Tinguely, le visiteur est accueilli par des constructions cinétiques massives et grinçantes. Certaines d’entre elles s’animent sur simple pression d’un bouton. Cette approche ludique s’inscrit parfaitement dans l’esprit de l’artiste dont le musée détient la plus importante collection.

Bons plans familiaux

Sis dans les murs d’une papeterie médiévale, un musée interactif – celui du Papier – évoque toutes les opérations qui mènent de la matière brute au livre terminé. Sur quatre étages, les visiteurs sont invités à différents ateliers où l’on redonne vie aux anciennes techniques disparues ou raréfiées. Fabriquer du papier, écrire avec une plume d’oie, taper à la machine, composer son nom à l’aide de caractères en plomb – puis l’imprimer – sont autant d’activités proposées au cours de la visite.

Poumon vert

Le Zoo de Bâle – affectueusement surnommé Zolli – est d’abord un vaste jardin naturel abritant plus de 1000 arbres et regroupant 500 espèces d’animaux de tous les continents. Il fut fondé en 1874 par la Société ornithologique pour combler la prétendue méconnaissance des citadins sur la nature et les animaux. Le parc propose cette année une exposition et diverses animations sur ses origines et ses ambitions pour l’avenir, notamment un agrandissement programmé sur un quart de siècle.

Gourmandises
La région bâloise est légitimement fière de ses restaurants, dont l’un des plus anciens du pays : Gasthof zum Goldenen Sternen, fondé en 1412. Le répertoire des friandises locales a de quoi faire saliver les amateurs de douceurs. En tête de liste, le célèbre Läckerli, au goût de miel, amandes et fruits confits. Le Magenbrot est un autre pain d’épices, tendre et recouvert d’un glaçage. Les Rosekiechli sont des beignets de rose saupoudrés de sucre très fin. Bonbons populaires en forme de dés, les Basler Rahmtäfeli ont la consistance et la saveur des caramels mous.

Séjourner

Le Schweizerhof Basel a été le premier hôtel à ouvrir ses portes à la gare CFF de Bâle. Il est resté dans la même famille pendant quatre générations. Une nuitée d’hôtel sur territoire bâlois gratifie le visiteur d’une carte donnant accès gratuit à tous les transports en commun.

Pour se renseigner : www.basel.com
Photos : pichonvoyageur.ch et Tourisme de Bâle