A l’instar de feu Johnny Hallyday, nombreux sont les Européens à rêver aux vastes espaces américains traversés par « Mother Road ».

« Route 66 ne vaut pas rut 69 ».
Le Balaise Gregory Parrillo

Le fantasme du motard

Cette route légendaire représente bien plus qu’une simple autoroute américaine. Elle est synonyme de mouvement et d’excitation. Les migrants d’autrefois ont parcouru sa longueur, tout comme les desperados et les vacanciers d’aujourd’hui, qui imaginent une voie royale l’aventure.
Le nord-ouest de l’Arizona abrite la plus longue portion ininterrompue du tracé historique qui s’étendait autrefois de Chicago à Los Angeles.

Un excellent point de départ pour ceux qui souhaitent explorer ce tronçon est l’Arizona Route 66 Museum and Visitor Center à Kingman.

Les pionniers

Les Amérindiens ont bien sûr été les premiers humains à fréquenter la région le long de sentiers qui servaient de routes commerciales vers l’océan Pacifique.
Juan de Onate fut le premier Européen à visiter la région en 1604, avant des missionnaires franciscains qui n’arrivèrent qu’en 1776.
À partir du début du XIXe siècle, des trappeurs et les orpailleurs se sont promenés dans ce qui est devenu le nord de l’Arizona à la recherche de biens précieux ou de terres à exploiter.

Un document qui ramène aux débuts du mythe
En 1851, apparaît la première carte technique de la région. Six ans plus tard, le gouvernement américain décide d’implanter une route «à l’épreuve de l’hiver» vers l’Ouest : 50 000 $ pour environ 400 milles. Des sections de la route Beale Wagon sont encore visibles aujourd’hui et accessibles à partir de plusieurs points le long de la route 66.
Au début, une grande partie de cette artère était en terre battue. Elle ne fut entièrement pavée qu’en 1938. L’achèvement du pavage de la route à la veille de la Seconde Guerre mondiale est à associer à l’effort de guerre, l’amélioration des routes faciilitant une mobilisation rapide pendant le conflit.

Les vacanciers

Tout au long de la fin des années 1970 et du début des années 1980, des villes autrefois animées de l’Arizona telles que Seligman, Peach Springs et Hackberry sont contournées par l’Interstate 40 et – d’une certaine manière – rayées de la carte.
La nostalgie de la Route 66 remonte à l’après-guerre, époque où les routards se mettent à explorer le pays en masse, engendrant une augmentation spectaculaire du trafic. Le développement des stations-service, des motels et des restaurants se multiplie dans les années 1950 et 1960 pour attirer les hordes motorisées, souvent affectées par des crevaisons et des radiateurs surchauffés.

En novembre 1987, l’état de l’Arizona désigne l’ancien US 66 de Seligman à Kingman comme «Historic Route 66», préservant ainsi le plus long tronçon ininterrompu de la Route 66 du pays. La travée a également été déclarée « National Scenic Byway » et a atteint le statut « All-American Road ».

(Source : Reuben Wadsworth / Nouvelles de St George )